La fin du trimestre sonne, l’heure des conseils de classe et l’arrivée des bulletins scolaires. Qu’ils soient bons ou mauvais, saurez-vous accueillir sereinement les émotions qui les accompagnent ?
Nos résultats ne font pas notre valeur !
Qu’ils soient bons ou mauvais souvenez-vous que les bulletins de vos enfants ne déterminent pas leur valeur. Vos enfants sont intelligents, multiplement intelligents même. Qu’ils réussissent ou non à l’école ne doit pas les (vous) faire douter de leurs talents et de ceux qu’ils sauront développer dans les années qui viennent.
L’heure des bulletins ne serait-elle pas moins stressante si nous la prenions pour ce qu’elle est : juste un état des lieux à un instant T.
Le bulletin est une affaire personnelle
C’est stressant un bulletin de notes, surtout quand on a des frères et sœurs. Ne mettez pas vos enfants en situation de se comparer. Ils ne sont pas dans la même classe, au même niveau. Evitez les rivalités en étudiant le bulletin uniquement avec l’enfant concerné. S’ils veulent en parler ensemble, qu’ils le fassent sans vous, les parents, et qu'ils ne vous mettent pas en position de les classer dans la famille.
3 phrases à ne pas dire face aux mauvais résultats :
« Ah vraiment, l’école ce n’est pas ton truc ! »
Ne collez pas l’étiquette « cancre » sur votre enfant ! Mauvais élève un jour ne veut pas dire mauvais élève toujours.
Ne « reconnaissez » pas votre enfant à ses « erreurs », « difficultés », « maladresses » du passé, laissez-lui une chance de vous surprendre, de se surprendre aussi.
Et au fait, comment la prononcez-vous cette phrase ? Sur le ton du reproche ? Avec un petit sourire parce qu’après tout vous vous reconnaissez un peu ? Qu’est-ce qui se cache derrière cette petite phrase ? Une attente ? Attention, les enfants aiment coller à l’image qu’on se fait d’eux.
« Tu me rapportes encore des mauvaises notes ! »
Ce n’est pas à vous qu’il les rapporte ces mauvaises notes, c’est d’abord à lui. Pour gagner en autonomie à l’école comme ailleurs il faut se sentir responsable. Gratifiantes ou non, ces notes sont les siennes, elles l’impliquent lui. Essayez de comprendre ensemble pourquoi elles ne sont pas à la hauteur de vos attentes communes et demandez-lui quelles stratégies il pourrait mettre en place pour y arriver : faire ses devoirs au calme, mettre en place des rituels d’apprentissage, trouver de l’aide pour certaines matières…
« De toute façon tu ne fais rien, tu ne peux pas espérer mieux ! »
Il passe des heures devant ses cahiers et, rien à faire, les leçons ne rentrent pas dans sa tête. Il y passe 5 minutes et à l'impression de tout savoir ?
Et si c’était un problème de méthodologie ? Encore une fois, aidez-le à trouver la stratégie qui lui conviendra le mieux. C’est un artiste, un observateur ? Faites-lui découvrir le Sketchnoting ! Grâce aux conseils du Dr Katharina Tucerek mettez toutes les chances de son côté en l’aidant à organiser son espace et son temps de travail.
3 phrases à ne pas dire face aux bons résultats :
« Félicitations mon chéri ! »
Bon c’est vrai, on est plutôt ravis de ces bons résultats, mais méfiez-vous des mots « récompenses ». Dans son livre Il me cherche (JCLattès-mars 2014), la psychothérapeute Isabelle Filliozat relève que « flatteries et félicitations (ont) tendance à développer du narcissisme (l’image de soi). Tandis qu’une description de ce que nous avons apprécié développe davantage le sentiment de soi et la confiance. Les félicitations risquent de déplacer l’enjeu de la confrontation à la tâche vers l’enjeu relationnel : faire plaisir à l’autre. » En gros, il ne fera plus ses devoirs pour développer ses savoirs et compétences mais pour vous faire plaisir. A long terme il vaut mieux développer la capacité à s’auto-satisfaire de ses résultats, et surtout de sa capacité à aller chercher ces résultats. Dites-donc plutôt « Tu as bien travaillé et tu peux être fier (e ), ton travail porte ses fruits ».
« Je suis fier(e) de toi »
En disant plutôt « tu peux être fier(e) de toi » vous l’aidez à cultiver sa confiance. Vous pouvez aussi l’interroger pour ouvrir la discussion : « est-ce que tu es fier(e) de toi ? » si la réponse est « oui », ajoutez « c’est vrai, tu peux l’être, sais-tu comment tu as si bien réussi ? » si la réponse est « non », apprenez-lui à ne pas minimiser ses réussites et à comprendre comment elles arrivent (grâce aux efforts, à la concentration, à l’application, au plaisir d'apprendre…)
« 16 c’est bien, la prochaine fois tu auras 18 ! »
Grrr, pourriez-vous imaginer plus énervant ?
Sachez fêter les victoires ! Accueillez une bonne note à sa juste valeur, sans comparer votre enfant aux autres élèves de sa classe. Accueillez les émotions qui vont avec, il a le droit d’être heureux, de relâcher la pression… Et pour le 18 on verra plus tard !
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