Le 8 mars célèbre la journée internationale des femmes. Depuis 1977, cette journée officialisée par les Nations Unis permet de dénoncer les inégalités encore nombreuses à travers le monde. Une occasion aussi pour les parents de s'interroger sur la façon dont ils élèvent leurs enfants.
Filles et garçons sont-ils éduqués de la même manière dans vos foyers ? Éduquez-vous avec l'idée consciente d'accompagner vos enfants pour qu'ils deviennent des hommes et des femmes respectueux de l'égalité entre les sexes ?
Découvrez ce qu'en pensent les parents.
Céline, maman de deux filles :
« Je dis à mes filles qu'elles peuvent accéder à n'importe quel métier pourvu qu'elles travaillent, qu'il n'existe pas de limite. Je ne veux pas les entendre dire qu'elles n'y arriveront jamais . Je voudrais leur insuffler une bonne dose de confiance en elles. »
Alex, papa de deux garçons :
« Chez nous il n'y a pas de tâches réservées à papa et d'autres à maman, tout le monde peut tout faire. Les garçons sont petits mais dès qu'une phrase sort qui pourrait laisser entendre que nous ne sommes pas égaux, je la relève et la corrige. C'est déjà arrivé quand on parle de sport, et j'ai effectivement déjà expliqué que les jeux et les sports ne sont pas genrés. »
Jennifer, maman de deux filles :
« Chez nous on montre l'exemple : 50/50 pour tout : tâches ménagères, courses, gestion des enfants, etc... Il m'arrive aussi de dire des choses comme « tu peux faire le métier que tu veux, que tu sois une femme ne t'empèche pas d'accomplir la même chose qu'un homme. » L'actualité m'a donné l'occasion de parler de l'inégalité des salaires. Je ne crois pas qu'il y a de doute dans leur tête sur le fait que nous méritons le même traitement. »
Yaguil, papa d'une fille et deux garçons :
« J'ai vraiment l'impression d'élever tous mes enfants de la même manière. Les tâches sont les mêmes pour tous : on débarasse la table, on range son linge... Tout le monde participe. Avec leur mère, nous montrons l'exemple d'une répartition équitable des tâches. Mes trois enfants sont conscients et militants de l'égalité. Moi j'ai conscience aussi que je ne dois jamais laisser passer une remarque ou un acte qui mette en doute cette égalité, je réagirai toujours ! Visiblement le message passe : un jour, le plus grand est rentré outré de l'école parce qu'un animateur avait décrété, lors d'un tournois de foot, que les points marqués par les filles valaient double. Il a trouvé ça profondément injuste et dégradant... pour les filles ! »
Isabelle, maman de trois garçons :
« Maman de 3 garçons, je veille à protéger et cultiver leur part dite, de façon caricaturale à mon sens, « de féminité ». J'accueille et je défends leur sensibilité : « Non, ton frère n’est pas un faible parce qu’il pleure ! Il est sensible et c’est une qualité. » Je valorise les disciplines qui font plus appel à la sensibilité et les incite à leur pratique : musique, écriture, lecture, dessin… pour qu’ils puissent prendre conscience que c’est un atout. Mais je m’emploie surtout, plus largement, à développer leur tolérance et leur ouverture à la différence, quelle qu’elle soit : différence de sexe, de nationalité, de culture, de milieu social, de religion. »
Catherine, maman d'un garçon et une fille :
Caroline, maman d'une fille et un garçon :
« J'éduque mes enfants dans l’éveil au respect d’autrui et dans la méfiance du genrisme. Ils ont été en contact avec la charmante production d’une blogueuse (mamanrodarde) sensibilisant les enfants et parents sur les interdits inconscients qu’on leur inculque : une fille peut-elle être… ??? Un garçon peut-il… ??? La blogueuse répond à ces questions en images avec simplicité. Mon fils de 4 ans se met du vernis à ongle. Ma fille de 9 ans déteste les princesses mais aime les poneys. Lui utilise tout objet pour faire « pan pan » alors que nous ne lui avons jamais acheté de pistolet. Ma fille ne l’a jamais fait. Elle adore les ballerines. Mais ne jure que par les sweats à capuches. Il est amoureux de tout le monde, selon l’heure, fille ou garçon, mais « de personne vraiment ». Ils savent qu’on peut se marier avec une fille ou un garçon si on est amoureux. J’achète des vêtements très girly ou très sporty à ma fille : les deux lui plaisent. J’insiste pour qu’ils invitent filles et garçons à leurs anniversaires. »
Mathilde, maman d'une fille et un garçon :
« Je me pose régulièrement la question des stéréotypes et des rôles de l’un et de l’autre. Avec mon mari, nous veillons tout particulièrement au partage des tâches au sein de la maison. Selon moi, l’exemplarité est clé ! Bien plus que de leur en parler, nous veillons à ce que nos actes soient conformes à notre vision de l’égalité hommes-femmes. Ma fille préfère le dessin et les activités créatives, mon fils est fan de foot…, nous les laissons aller vers les activités qu’ils aiment même si elles sont traditionnellement rattachées aux petites filles et aux petits garçons ; nous ne luttons par contre cela…mais nous essayons tout de même de les faire sortir de leur « zone de confort » en la sollicitant pour une partie de foot avec son frère et en le sollicitant pour une séance de spiral’art avec sa sœur. Et ils sont bien souvent partants et heureux de partager la même activité. »
Pierre, papa d'une fille :
« L’égalité homme-femme n’est pas un concept qui se décrète, mais qui se vit ! C’est dans le respect de l’autre que se crée l’égalité. Avec ma femme, nous essayons, au quotidien de l’appliquer; autant dans la participation dans les routines du quotidien que les tâches relatives à notre enfant. Dans la parentalité, une qualité nous anime, c'est l’exemplarité. Nous allons inculquer le respect des autres à notre fille mais aussi lui faire comprendre que, parce qu’elle est une femme, elle ne doit pas se laisser marcher sur les pieds !!! »
Valérie, maman d'une fille et un garçon :
« L’égalité des sexes joue une place très importante dans notre éducation. L’égalité tout court d’ailleurs nous tient à cœur : couleurs, religions, cultures, handicaps... Nous inculquons le respect de l’autre, de l’égalité... et de la différence ! Je ne dirais pas que j'ai éduqué mes deux enfants de la même manière, j’ai le sentiment d’accompagner beaucoup plus ma fille sur la confiance en soi, l’expérimentation, la prise de risque et mon fils sur l’écoute et la place laissée aux autres. Cela se transcrit dans leurs activités : mon fils fait du théâtre d’improvisation et de l’escalade, ma fille fait du sport collectif et des échecs.
J’ai été élevée avec l’idée qu’une femme ne pouvait pas tenir toutes les responsabilités ou faire tous les métiers du fait de son sexe et j’en ai vécu, petite fille, l’humiliation. Aujourd'hui j'en garde la volonté de corriger les messages dévalorisants que mes enfants peuvent entendre : Oui une petite fille peut se maquiller en spiderman, non les filles ne sont pas nulles en maths, oui, les filles peuvent jouer aux échecs ... Je suis perturbée par la discrimination positive car si elle permet d’agir pour donner une juste place aux femmes, elle est aussi très difficile à expliquer aux enfants, comment ne pas se dire qu'elle est dévalorisante ? "
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