Tout le monde vous le dit et redit : pour bien préparer son enfant à la rentrée, il faut l’an-ti-ci-per ! Qu’à cela ne tienne. Dès le mois de mars, en parents consciencieux et désireux de bien faire, nous évoquons régulièrement devant Philippine sa future rentrée scolaire. Tous les moyens sont bons pour susciter, doucement mais sûrement, la curiosité de notre jeune intéressée. On lui lit des petits livres sur l’école, on interroge les amis et grands cousins qui, eux, ont déjà la « chance » d’aller à l’école sans hésiter, au besoin, à censurer tout propos qui pourrait ternir l’image de l’école. Un seul mot d’ordre : « L’école, Philippine, tu vas voir, c’est fan-tas-ti-que ! ». La visite de l’école au mois de juin avec la directrice ne fait d’ailleurs que la conforter dans cette idée. Nos efforts semblent porter fruit ; Philippine plutôt joyeuse à l’idée de faire sa toute première rentrée en septembre.
Pendant les vacances, son enthousiasme ne semble heureusement pas avoir faibli, bien au contraire. Notre petite Philippine est maintenant grande, ne porte plus de couches et s’enorgueillit à l’idée de pouvoir bientôt manger à la cantine et dormir à l’école. C’est la fête ! Avec son petit frère, nous nous amusons à passer devant l’école et nous préparons soigneusement toutes les fournitures demandées. Nous, ses parents, sommes aussi impatients qu’elle et pas peu fiers d’avoir si bien réussi notre coup : « La rentrée ? Pff, rien de bien compliqué ! ». Tout semble donc parfait. Pourtant, la veille au soir, Philippine découvre, effarée, en me questionnant, qu’elle ne sera pas, comme elle l’avait cru, seule avec la maîtresse mais qu’il y aura d’autres enfants, beaucoup d’autres enfants ! Cette découverte tardive nous laisse un peu perplexes : « N’avons-nous pas été assez explicites ? Avons-nous omis quelque chose ? Ce pourrait-il que la rentrée ne se passe pas comme prévu ? ».
Le grand jour est arrivé !
Le matin, toute la famille s’affaire activement. Il ne s’agit pas d’être en retard pour le premier jour ! Personne n’ose évoquer le malentendu révélé la veille. Philippine a choisi sa plus jolie robe, papa s’est organisé pour pouvoir accompagner sa fille à son premier jour d’école et maman a immortalisé l’évènement avec son appareil photo. C’est donc en famille, la main dans la main, que nous empruntons fièrement le chemin de l’école. Arrivés devant la classe, une certaine effervescence règne. Parents et enfants semblent partagés entre excitation et crainte. Philippine s’agrippe à nous et semble un peu perdue. Florence, la maîtresse, nous incite à nous éclipser ce que nous faisons… non sans mal !
Les semaines suivantes
Malheureusement, les semaines suivantes sont beaucoup, beaucoup plus dures. Tous les jours, c’est le même scénario : Philippine part à l’école la gorge nouée et se roule par terre en arrivant devant la classe. Baisers ou fessées : rien n’y fait ! Nous sommes désemparés et ne savons plus que dire ni que faire. Les vacances de La Toussaint nous paraissent bien loin ! La maîtresse essaye de nous rassurer et nous invite à être patients. Elle avait raison. Peu à peu, Philippine s’apaise, trouve ses marques, accepte mieux la vie en communauté et participe aux activités avec entrain. Que de chemin parcouru ! Finalement sa première année de maternelle est plutôt un succès mais ce qu’elle préfère, nous dit-elle, ce sont quand même les vacances !
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