Comment ça marche un centre de loisirs ? Ou plutôt un « accueil » de loisirs, et Jean-Damien, directeur des Clos Saint-Marcel à Sceaux tient à la nuance. Soucieux du sens des mots donc, et surtout passionné par l'enfance et son imaginaire, il nous raconte comment se passe une journée au centre de loisirs.
Racontez-nous une journée type au centre de loisirs
De 8h à 9h30 c'est l'arrivée des enfants. A 9h30, tous les enfants sont arrivés. On fait un rassemblement pour « commencer » la journée. Ce qui ne veut pas dire que les enfants arrivés dès 8h ne se sont pas vus proposer des activités (l'humeur du jour des enfants, chansons, petits jeux...), mais ce qu'on appelle le thème du jour intervient à ce moment-là. On propose donc des activités. On leur annonce l'idée générale du jour et ils choisissent. La cour et les coins libres sont ouverts, ils peuvent y aller, sous la surveillance d'un adulte bien entendu. On fait systématiquement sortir les enfants dans la matinée.
Le déjeuner intervient à 11h30, ils mangent tranquillement pendant une heure. On essaie de faire manger les enfants avec du jeu, de la négociation, mais sans contrainte.
Après le rituel passage aux sanitaires, les enfants font la sieste. Ils passent une heure et demie dans leur lit. On lit un conte, on met une ambiance sonore (grenouilles, oiseaux, bruits de la forêt), ou une musique douce. Ils font ce qu'ils veulent, mais pas de bruit dans leur lit ! On met en place un réveil échelonné. Les enfants peuvent se lever au bout d'une heure et demie. Les animateurs leur proposent alors des activités libres, ou des activités manuelles simples à mettre en place (jeux de construction), ou des petits jeux dans la cours.
À 15h30, on réveille les enfants qui dorment encore. Ils sont 3 par 3 pour le rhabillage. Ils goûtent et leur départ s'échelonne de 17h à 18h30.
Quelles sont les fameuses activités proposées par thèmes dans la journée ?
Les activités des enfants sont aussi nombreuses que le permettent à la fois l'imagination et le matériel dont on dispose. Globalement, il a quelques grandes « familles » :
La peinture : grandes fresques d'ensemble (échange), peinture avec les mains, avec des éponges, du tissu, de la ficelle, des végétaux (cela leur permet de découvrir les matières). On leur propose des couleurs complémentaires pour que ça donne quelque chose d'harmonieux sur le papier quoiqu'ils fassent. Ils peuvent aussi peindre des petits cadres en bois, boîtes, etc.
Les découpages et les collages : avec différents types de papiers, papier vitrail, crépon, mûrier (épais, la trame du papier est visible), déchirer, coller n'importe comment avec du vernis-colle : une matière géniale : ça colle et ça verni aussi. L'aspect brillant est très sympa. On essaie de familiariser les enfants avec les ciseaux en fin d'année. Certains y arrivent très bien, d'autres préfèrent déchirer, et ne voient pas l'intérêt de s'embêter avec des ciseaux.
Les modelages : pâte à modeler, pâte durcissante à l'air avec des couleurs assez vives, pâte à papier (papier mâché, gluant, collant). La logistique est importante pour ce genre d'activité, il faut faire attention à leurs affaires, même si on utilise des matières forcément à l'eau et non toxiques, car ils passent leur temps à mettre les choses à la bouche. Les enfants participent d'ailleurs à la mise en place, ils peuvent être assis, à genoux, ou debout. Pour les peintures et les modelages, ils sont plus proches de leurs oeuvres quand ils sont à genoux. Pour les ciseaux ou les crayons, ils sont plus confortables lorsqu'ils sont assis.
Quels sont ces fameux thèmes du jour alors ?
Nous faisons des thématiques systématiquement car à cet âge-là l'imagination est très importante. Cela peut être une marionnette, un échange de lettres (décoration de la structure, moments formels, spectacles avec des animateurs...), des activités en rapport ou non avec le thème.
Et pour les enfants qui n'ont pas envie de participer au thème du jour ?
Il y a notre coin bibliothèque, délimité par des cloisons en bois, l'enfant peut y aller en autonomie : on y trouve des tapis, coussins, caisses à livre pour que les enfants puissent prendre et ranger les livres eux-mêmes. Et notre coin dînette ou imitation est, comme le coin bibliothèque, toujours à disposition pour que les enfants puissent sortir de l'activité en cours et aller dans ce qu'on appelle « l'espace libre ». Parfois, les animateurs font de ces coins libres des activités à part entière.
Quelle est votre organisation avec votre équipe ?
Nous faisons des réunions d'équipe très régulièrement pendant lesquelles nous parlons des activités, de l'ambiance de la journée, du lien d'équipe. On parle des enfants seulement quand il y a un problème, quand l'enfant a du mal à trouver sa place dans la collectivité par exemple. On en parle d'abord entre nous en essayant de mettre des solutions en place, puis avec les parents si rien ne fonctionne. C'est très rare que nous soyons amenés à faire « du social » à Sceaux, nous avons la chance de pouvoir nous concentrer sur les enfants en terme d'activités à proposer et pas en terme de problème à gérer.
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