Jouer en excès aux jeux vidéo est-il une maladie ? Telle est la question du moment.
En effet, en mai 2018, l'Organisation mondial de la santé (OMS) présentera à l'assemblée mondiale sa 11ème classification des maladies et parmi ces maladies pourrait figurer « l'addiction aux jeux vidéos ». Une décision qui inquiète certain mais qui pourrait faire bouger les lignes.
Vos jeunes joueurs sont-ils accro ou malades ?
Dans le brouillon de sa classification, l’OMS note que : «le trouble est caractérisé par l’utilisation persistante ou récurrente de jeux vidéo, à la fois en ligne (sur Internet) ou hors ligne». Pour être considéré comme addict, le joueur devra présenter trois caractéristiques pendant au moins une année: avoir «un mauvais contrôle de son rapport au jeu (temps, fréquence, contexte etc.)», donner la priorité au jeu sur d’autres centres d’intérêt ou activités de la vie quotidienne et «continuer à jouer malgré des conséquences négatives.» Et le comportement doit être d’une « sévérité suffisante pour entraîner des difficultés significatives dans les relations personnelles, familiales, sociales, éducatives, professionnelles ou autres ».
Pourquoi en faire toute une maladie ?
La décision de L'OMS a de quoi inquiéter les éditeurs de jeux vidéo qui ne manquent pas de régir partout dans le monde. En France, le Syndicat des Editeurs de Logiciels de Loisirs a mis en avant que divers experts et universitaires s'opposaient à cette décision.
"Aujourd’hui, plus personne ne doute de la valeur éducative, thérapeutique et récréative des jeux vidéo. Ils constituent un outil utile d’acquisition de compétences clés, d’aptitudes et de comportements nécessaires à l’épanouissement de l’individu au sein d’une société numérique", commente ainsi le SELL.
Certains experts comme Michael Stora, psychologue et psychanalyste utilisent les jeux vidéo dans leur travail et la valeur de certains jeux sont indéniable, dès lors que les parents opèrent une sélection éclairée.
Pour autant, classer l'addiction aux jeux vidéo parmi les maladies permettrait, dans certains pays, de mieux prendre en charge les personnes concernées et de débloquer des fonds pour la prévention. Un besoin de plus en plus pressant comme l'ont révélé en 2017 deux médecins de Pmi de région parisienne, en lançant une alerte en direction des parents et des professionnels de la petites enfance : En 5 ans, elles ont fait le constat du nombre croissant d'enfant présentant des troubles du spectre autistique à leur entrée en maternelle. En cause, le temps passé devant les écrans !
Quand on dit stop aux écrans, quel avenir pour le jeu vidéo ?
La prise de conscience des dangers des écrans pour les enfants est réelle, elle se traduit notamment en France par l’ajout, dans la nouvelle mouture du carnet de santé (distribué à tous les bébés nés après le 1er avril 2018) d’une recommandation de bannir tout écran avant les trois ans de l’enfant.
Et si, dans ces conditions, l'avenir du jeu vidéo était le jeu physique ?
Le lancement le 27 avril prochain (2018) par Nintendo de Nintendo Labo est-il une manière de prendre les devants en faisant sortir le jeu vidéo des écrans, en redonnant au joueur un rôle d'acteur et de créateur ?
Nintendo Labo permet en effet de combiner la console Switch avec des kits de construction en carton. Le joueur construit des structures (voiture, piano, maison, canne à pêche, robot...), les customise, et les anime avec la console.
À la question peut-on se passer des jeux vidéo, Catherine de BLEEKER, Directrice d’Oxybul répond : « Oui, avant trois ans, sans aucun doute ! Les plus petits ont besoin de manipuler, d’expérimenter physiquement. En revanche nous ne pouvons pas ignorer l’attractivité et le plaisir du numérique.
Oxybul souhaite accompagner les parents sur tous les jeux et jouets et notamment sur le numérique. Notre rôle de sélectionneur prend ici tout son sens pour permettre aux parents d’être vigilents à ce que ces jeux ne viennent pas perturber le développement des talents de l’enfant. »
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