Du joli défaut de prononciation au mot improbable, en passant par la verbalisation joyeuse d’un élan spontané vers les autres ou le début d’un amour attendrissant pour un grand-père, ce qui sort de la bouche de nos enfants pour la première fois de manière intelligible vient remplir ce coffre propre à chaque tribu des souvenirs heureux que l’on se plait à se remémorer au fil des années… Hélène, Victoire, Marie et Caroline peuvent en témoigner dans ce nouvel épisode du podcast First Moments, soutenu par Obaïbi !
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Hélène
Bonjour. Je m'appelle Hélène. J'ai deux enfants : un grand qui a 14 ans, qui s'appelle Lalo ; et une petite qui a 10 ans, qui s'appelle Louna. Et mon souvenir de premier mot, c'est celui de la petite. Le premier mot qu'elle a prononcé de façon intelligible pour nous, ça n'a pas été ni « papa », ni « maman », mais ç‘a été… « Faufisson » ! Son amour de la cochonnaille est né très tôt, et ma fille adore toujours autant le saucisson.
Alors Louna, ç’a été une grande bavarde, quand elle était petite. Donc on avait un lexique pour comprendre un peu tout son vocabulaire, qu'on se passait entre membres de la famille. Et chacun faisait des entrées, par ordre alphabétique. Donc on avait… Les grands classiques, c'était par exemple les « pipoux ». Les pipoux, c'était tous les véhicules : la benne à ordures, les camions, les voitures. Mais ça venait du camion de pompiers qui faisait « pin-pon ». Les « vaches », c'était tous les grands mammifères, que ce soit des vaches, bien sûr, mais aussi des chevaux, des cochons.
Tout était « vache ». Il y avait plein de choses. « To », ça voulait dire « encore ». « Dadou », c'était aussi bien son grand-père que sa grand-mère.
Victoire
Je m'appelle Victoire et je vais vous parler du premier mot de ma fille Céleste. C'était le jour de son baptême. C'était un jour très particulier et très précieux pour nous, parce que nous avions déjà dû annuler son baptême une première fois, parce que nous étions encore en pleine pandémie Covid. Donc la première fois qu'on avait organisé ça, on avait dû le repousser. Et pour la première fois depuis la naissance de notre fille, qui avait donc 9 mois, nous pouvions rassembler toutes nos familles, celle du côté de mon mari et la mienne.
Donc c'était la première fois que Céleste était avec toute sa grande famille réunie. Évidemment, c'était un moment très joyeux, très heureux. On était très contents de se retrouver. Et on attendait avec grande impatience que Céleste dise son premier mot, parce qu'on n'attend qu'une chose, c'est qu'elle puisse bien nous parler pour qu'on puisse échanger avec elle. Il se trouve que dans ma famille, j'ai un papa né dans les années 50, assez traditionnel, qui a été un père aimant mais pas très, très présent, en tout cas au quotidien, auprès de mes frères et sœurs et moi.
Et il se trouve que mon père est un grand-père absolument extraordinaire avec ses onze petits-enfants – puisque maintenant, il en a onze –, et que tous les petits-enfants ont toujours créé un lien très, très fort avec lui. Et je m'étais demandé, quand j'étais enceinte, si Céleste créerait ce même genre de lien. Et il se trouve que le jour de son baptême, Céleste a dit son premier mot… à son grand-père ! Donc à mon père, avec toute la famille dans le salon.
Mon papa partait et quittait le baptême, et il lui a dit : « Au revoir, Céleste », et elle lui a répondu : « Au revoir. » C'était un très beau moment parce que je suis contente que finalement, elle crée ce lien avec mon père, qui est un grand-père absolument fantastique pour ses petits-enfants. Et puis j'étais contente qu'elle dise son premier mot devant toute la famille, devant mes beaux-parents, devant son arrière-grand-père. Et puis j'étais très contente aussi que ce soit « au revoir », parce que c’est des mots de politesse, pour moi.
Donc ça voulait dire qu'elle avait appris le fait que quand quelqu'un partait, on lui disait « Au revoir », et qu'on espérait se revoir et se retrouver plus tard.
Marie
Je m'appelle Marie, et j'ai deux enfants, Lou, qui a 14 ans, un garçon, et sa grande sœur Lydie, qui a 16 ans. Le premier mot que Lou a prononcé, et qui lui qui lui reste encore jusqu'à aujourd'hui, c’est « copain-Lou », qu'il associait à tous les enfants qu'il croisait – dans la rue, au parc, à l'école. C'était que des copains-Lou, des copains-Lou. Et il se précipitait vers eux en criant « Copains-Lou, copains-Lou ! »
Et ça nous a marqués, au point qu'aujourd'hui encore, quand il reçoit quelques amis, à la maison, on le charrie bien volontiers en lui rappelant qu'encore aujourd'hui, il a plein de « copains-Lou ». Et voilà. C'est bien sympa. Ça nous a bien marqués. Un autre point assez drôle, c'était sa façon de prononcer les « u » en « ou ». Et comme un des premiers mots, également, c'était la répétition du mot « zut », qu’il devait avoir entendu plusieurs fois, et qui s'était du coup transformé en « zoute ».
Et en cas de contrariété, c'était tout de suite : « Oh, zoute ! C'est noul ! » Et tout était « Zoute, c'est noul » quand ça ne lui convenait pas. Et ça aussi, ça nous a donné l'occasion de lui donner des petits surnoms rigolos comme « Lou do Brasil », qui l'ont suivi aussi un petit moment, jusqu'à que cette prononciation disparaisse.
Caroline
Bonjour, je suis Caroline Colombier, la maman de quatre enfants, qui sont grands maintenant. Mais tout petits, j'ai gardé quelques souvenirs assez rigolos de leurs premiers mots. La grande, on était des parents qui voulaient la faire grandir trop vite, du coup, on lui apprenait à répéter après nous. Donc ses premiers mots, ç’a été, forcément, des noms d'animaux. C'était très mignon. Et la deuxième, au contraire, elle a eu quelques petits déboires. Elle est née très vite.
Elle était assez casse-cou. Elle a eu le bras plâtré à 1 an. Elle était très marrante, et quand elle a commencé à parler, on a vite repéré un petit défaut d'élocution, où elle confondait les « t » et les « f ». Ses premiers mots, c'était notamment « les étoiles », qu'elle prononçait « les éfoiles » ! C'était très mignon. Et quand elle demandait à aller aux toilettes, elle disait qu'elle partait aux « foilettes ». Du coup, on avait bien compris qu'il faudrait passer par, certainement, quelques séances d’orthophoniste, mais on trouvait ça tellement mignon qu‘on n'a pas cherché à la corriger immédiatement. C'était un petit souvenir qu'on garde encore aujourd'hui, et que ses frères et sœurs ont plaisir à lui rappeler.