Les colos de vacances, ça se passe comment ?

Les colos de vacances, ça se passe comment ?
Les colos de vacances, ça se passe comment ? - Crédit : Fotolia
L'aventure commence au point de rendez-vous. Les familles arrivent. Il y a du mouvement, des bagages qui changent de mains et des recommandations de dernière minute. L'accueil d'une colonie de vacances est un moment délicat : M. Jalans, directrice de colonies de vacances, nous raconte. 

On sent bien que les parents ont un peu peur de laisser leurs enfants. Les enfants, eux, ne se connaissent pas encore. Ils regardent autour d'eux, s'observent. Certains s'isolent avec leur musique, écouteurs sur les oreilles, d'autres ont le nez dans leur bouquin. Le rôle des animateurs est de rassurer les uns et les autres. Rester calme au milieu des angoisses et des pleurs éventuels. Et donner aux enfants l'envie de partir !
 
 
 
 

La route crée des liens
Lorsque les parents sont partis, le comportement des enfants change. C'est l'effet de groupe. Les plus grands aident les plus petits, qui eux, en retour, essaient de faire bonne figure. Et puis les animateurs sont là pour les chagrins plus tenaces. On tient la main, on console. Le remède le plus efficace c'est chanter tous ensemble à plein poumons ! Les enfants adorent. Malheureusement, on ne peut le faire que si le voyage se déroule en autocar. Dans le train, nous prévoyons des jeux de cartes, des lectures, des activités plus silencieuses pour ne pas déranger les autres passagers. Par contre, quel que soit le mode de transport, nous avons toujours à portée de main des sacs plastiques à profusion. Mal des transports oblige…

« Je dors en haut ! »
À l'arrivée, après une petite collation, c'est l'heure de s'installer. Les enfants ont toujours très envie de savoir où ils vont dormir. C'est la course aux dortoirs et l'éternelle chasse à la place du haut dans les lits superposés ! On leur laisse du temps pour s'approprier leur espace, découvrir leurs voisins de chambre, ranger leurs affaires. Une fois installé, tout le monde se réunit pour faire des jeux de connaissance. Cela permet à chacun de mémoriser rapidement le visage et le prénom des autres. Par exemple, on s'installe en rond et je commence par dire : « je m'appelle Mathilde ». L'enfant assis à ma gauche répète mon prénom et annonce le sien. Celui d'après reprend les deux prénoms et ajoute le sien. Ainsi de suite jusqu'à la fin du cercle. Pour les plus grands, on peut compliquer le jeu en ajoutant un geste à reproduire en plus de l'énumération de prénoms. Ces jeux sollicitent la mémoire visuelle et auditive et accélèrent l'intégration.

Escalade, chasse aux papillons ou ski ?
Le lendemain de l'arrivée, on explique les activités et les rythmes du séjour. Tout dépend du type de colonie dans lequel l'enfant est inscrit. Il existe une offre très variée : des séjours sportifs à la montagne (escalade, VTT), à la mer (voile, sports nautiques), des aventures scientifiques (aéronautique avec construction de mini-fusées, paléontologie avec recherche de fossiles), des thèmes nature avec la découverte d'un milieu. Ce genre de séjour permet aux enfants de découvrir un sport ou un milieu. Lors d'une colonie à la montagne, un petit garçon de 6 ans qui n'avait jamais skié était très anxieux avant sa première journée sur les pistes. Pour dédramatiser, j'ai joué avec lui en lui expliquant les positions de base. Le soir, après m'avoir retrouvé à la colonie, il m'a sauté dans les bras en pleurant de joie, complètement ravi par sa journée de glisse.

Grands jeux et bonbons
Bien sûr, les colonies classiques, sans thème dominant, existent encore ! Les animateurs créent des grands jeux qui rythment les journées et soudent les équipes. On fonctionne souvent avec un thème décliné sur une semaine. Par exemple, la découverte de l'Afrique. Les enfants écoutent une histoire qui introduit le sujet et font la connaissance d'un ou deux personnages. Ces héros réapparaîtront dans un jeu de rallye, avec des énigmes à la clé. On pourra découvrir des jeux traditionnels africains. Créer des décors ou des costumes sur ce thème en activités manuelles. Les temps calmes ou sportifs alternent en fonction des moments de la journée et de l'âge des enfants. Ils ont aussi parfois besoin de temps libre pour rêver, écrire une carte postale à leur parent ou lire leur courrier. Certains enfants reçoivent une lettre ou un colis par jour ! La plupart du temps ce sont des friandises qu'ils partagent avec leurs copains. Ça évite les frustrations des petits camarades.

Des enfants plus autonomes
Plus les jours passent, plus les enfants sont en confiance. Ils se sentent intégrés à un groupe et gagnent en autonomie. Même les plus petits, comme les « 3-4 ans ». Au début, les rituels du matin sont longs. Se lever, prendre le petit-déjeuner, se laver, trouver ses vêtements et les reconnaître ! S'habiller tout seul ou presque… Les gestes deviennent plus assurés et les enfants sont fiers de se débrouiller. Quant aux plus grands, parfois c'est carrément l'aventure. En août dernier, j'ai accompagné un camp d'adolescents aux États-Unis. Nous avons campé une quinzaine de jours. Pour certains, c'étaient leurs premières nuits sous la tente ! Ils avaient en charge le choix des menus, les courses et même la cuisine. Ils se sont répartis les rôles en fonction des compétences qu'ils se découvraient. Nous nous sommes régalés de hot-dogs et de hamburgers.

Spectacle, boum et au revoir
Dans toute colo qui se respecte, il y a un spectacle de fin de séjour ou une boum pour les plus grands. La préparation de ce moment est un temps très fédérateur, qui crée un esprit d'équipe. Les enfants sont contents de montrer ce qu'ils savent faire. Ils choisissent leur rôle en fonction : acteur, décorateur, metteur en scène… Quant aux ados, ils mettent des heures à se préparer. Choisir leur coiffure, leur vêtements. Et ce n'est pas qu'une affaire de filles ! Spectacle ou boum, c'est le grand moment de la colo. Le lendemain, il faut se dire au revoir. Les enfants sont tristes, partagés entre l'envie de revoir leurs parents et celle de ne pas quitter l'ambiance de la colo. Le rôle de l'animateur est de leur apprendre à gérer la tristesse de cette séparation. Attention à ne pas surenchérir en voulant compatir ! Il faut ranger les mouchoirs et insister sur le positif. Ils repartent avec plein de nouveaux copains qu'ils n'auraient jamais rencontrés sans la colo. Nous mettons en avant les liens qui resteront : partager des photos, échanger des adresses pour s'écrire, créer un blog.

 
 
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